Je me rends compte que les gens ont peur de tout, ils n’osent rien faire de leur vie. Ils ont peur de vivre et de mourir… Ils pensent, à quoi ça sert de vivre puisque l’on doit mourir ?
Donc ils refusent d’avancer, de changer, de progresser, d’agir, de saisir leur chance, de prendre des risques, d’être lucides, d’être heureux, d’aimer, d’aider, de gagner, de perdre, de faire, de penser, d’admettre la réalité telle qu’elle est… Ils entretiennent des schémas plombants et aliénants car ils ont peur !
Inutile de se compliquer la vie, ce qui doit arriver est déjà arrivé ou arrivera !
Pour ma part je ne comprends pas ces gens qui souhaitent vivre le plus longtemps possible tout en chiant dans leur froc et ce sans développer la moindre ambition de réussir leur longue vie !
Moi je n’ai pas peur, j’ai frôlé la mort à plusieurs reprises et j’ai compris que si je suis vivante c’est parce que l’univers a encore prévu des trucs pour moi, j’ai confiance…
J’ai notamment survécu à une collision frontale, j’ai été électrocutée par la foudre dans ma douche, le portail du dépôt de mon père m’est tombé dessus alors que je voulais libérer notre chien, je me suis rattrapée par miracle d’un début de chute que j’ai fait dans une falaise de plusieurs dizaines de mètres, j’ai chopé la varicelle à 35 ans, ma voiture est partie en aquaplaning sur l’autoroute entre les camions, mon premier conjoint (un fou furieux sous l’emprise constante de cocaïne) voulait régulièrement me tuer, une énorme branche pourrie est tombée à quelques centimètres de moi au jardin botanique, un motard est venu me percuter… Et d’autres accidents encore… Bref, la vie ne tient qu’à un fil et elle peut s’arrêter à chaque instant.
Ce simple constat m’a permis de décider pour moi-même de faire des choses que peu de gens auraient le courage de faire. Vous en doutez ? J’ai déjà changé complètement ma vie, je suis partie vivre au Canada, j’ai abandonné mes parents et mes amis, j’ai renoncé à mes biens, à mon entreprise florissante, à mon travail et à mon argent… Comme ça sur une simple intuition que j’en avais fait le tour.
Et maintenant ! Je ne regrette rien car si j’avais hésité, je n’aurais probablement pas eu mes deux enfants qui ont donné du sens à ma vie. Je sais bien que je peux refaire ce que j’ai réussi dans le passé et je suis bien décidée à saisir les rares opportunités qui se présenteront à moi avant ma mort, même si cela m’oblige à quelques sacrifices car je n’ai pas peur de vivre ni de mourir.
Peu importe la durée de la vie et la façon dont on meurt, ce qui compte c’est tout ce qu’on a fait pour vivre intensément avant de mourir !
Karin DOCTER